Ou, ce qui tue votre désencombrement dans l’œuf…
Si vous n’arrivez pas à désencombrer votre maison, que votre intérieur est un chaos et que pensez insurmontable cette montagne d‘objets accumulés qui vous fait vous sentir mal quand vous rentrez chez vous, c’est peut-être dû en partie à un mécanisme bien ancré en vous (mais que vous pouvez apprendre à court-circuiter) : le fameux “Au cas où” !
Je crois que c’est l’excuse que vous me donnez le plus souvent quand je vous demande si on garde un objet ou si on le sort de la maison : “Alors oui mais non, ça je le garde parce que ça peut servir/ on ne sait jamais/ au cas où !” (rayez la mention inutile…)
Alors prenons la peine aujourd’hui de regarder un peu plus en détails ce qui se cache derrière Mr AuCasOù et surtout, comment faire pour qu‘il n’entrave plus votre processus de désencombrement.
Eh bien oui, car à chaque “Au cas où”, c’est malheureusement un objet de plus qui vous prends de la place alors que vous n’en avez probablement pas assez, justement (de la place, pas des objets).
Dans cet article je vous propose d’aller au bout de la logique du “Au cas où” pour voir comment s’en dépêtrer !
Garder au cas où, une idée pleine de belles intentions !
Bien sûr que quand vous voulez garder “au cas où” cela part d’une bonne intention : c’est altruiste car on veut le garder pour ses enfants ou ses neveux ou nièces plus tard, c’est écolo et économique de garder, car on peut le recycler en ça ou ça, ça évitera de racheter un objet similaire quand on en aura besoin, et donc de sur-consommer. Certes.
Alors oui effectivement, si c’est toute une catégorie qui est concernée et que cela est logique dans votre Mode de vie (attention je sors les gros mots). Exemple. Vous êtes une couturière passionnée et créative. Bien sûr qu’on va garder pour le “cas où” à peu près toutes les chutes de tissu ou les boutons pour laisser libre cours à votre créativité débordante. On va d’ailleurs leur trouver un espace et un rangement dédié.
Au passage, cela n’empêchera pas de temps en temps (en particulier quand vous commencerez à manquer de place justement) de passer en revue ce stock et d’éliminer tout ce, que, finalement, vous n’allez pas franchement utiliser parce qu’en fait ça ne vous plait plus, que vous n’arrivez jamais à accorder cette matière ou ce motif, etc…
D’ailleurs voici 2 petites astuces spécial couturières 😉 Prévoyez un contenant de taille moyenne, pas trop grand, au risque de créer un véritable fourre-tout qui ne ressemble à rien et qui vous décourage d’avance. Enfin, pliez verticalement le plus possible vos chutes de tissu. C’est bien plus libérateur pour votre créativité si elle a accès visuellement à tout ce qui est disponible.
Cette logique du “ça peut servir” est souvent valable aussi pour toute la catégorie emballages et papiers cadeaux. Dans ce cas, prenez une petite boite à chaussures et rangez verticalement tous les emballages côte à côte, en prenant soin de ne garder que ceux que vous trouvez jolis (astuce : ceux que vous aimeriez recevoir !).
Et hop, direction le bureau si vous en avez un, ou bien dans un rangement du salon ou de la cuisine. Oui, car si vous n’avez pas de bureau, c’est probablement sur la table du salon ou de la cuisine que vous emballerez le prochain cadeau que vous aurez à faire. On rapproche toujours le rangement de l’objet de son lieu d’utilisation.
Mais dans la plupart des cas, garder “au cas où” revient souvent à garder “pour jamais”, et vous allez comprendre pourquoi un peu plus bas !
Garder “au cas où”, pour faire des économies, une fausse bonne idée
Concernant les économies que l’on pense réaliser en gardant “au cas où” voici deux arguments pour en venir à bout.
1. Il y a fort à parier que, malheureusement le moment venu d’avoir besoin de cet objet vous n’y pensiez tout simplement pas. Car ce ne sera pas tout à fait ce dont vous avez besoin, ou bien que ce que vous avez gardé pour quelqu’un d’autre ne lui plaise pas ou ne lui apporte pas satisfaction à ce moment-là.
C’est souvent le cas des vêtements gardés pour la sœur, la belle-sœur, la cousine, etc. Dans le cas des vêtements c’est même parfois un véritable cadeau empoisonné pour la personne qui risque de ne pas vouloir vous dire non pour ne pas vous blesser, va accepter (même avec effluves) votre don et se retrouver encombrée à son tour, ne sachant pas se détacher de quelque chose qui lui a été offert. Je pense que je ferais un article complet sur la gestion des cadeaux quand on fait le tri !!
Ou bien vous n’allez pas y penser car il est encore plus probable qu’il soit noyé parmi un amoncellement d’autres objets “qui peuvent servir”. Vous n’allez pas le trouver au moment où vous en aurez besoin, car vous n’allez ni le voir ni même vous souvenir que vous l’avez gardé précieusement (comble du désordre) !
2. Enfin, hormis les pièces de collection et si et seulement si vous avez de l’espace pour les garder, tous les objets que vous gardez pour le cas où vous coutent en réalité de l’argent. Ils perdent souvent de la valeur avec le temps, ou ils peuvent se dégrader dans le temps et ne plus être utilisables à long terme, sauf si vous payez un service de réparation.
Mis bout à bout ils vous prennent des m2, et vous pourriez être en train de sur-évaluer votre besoin en surface si vous êtes en recherche d’un nouveau logement. Voir même, de penser qu’il vous faut absolument un logement plus grand (et donc plus cher) parce que vous avez besoin d’une pièce en plus. Alors que désencombrer votre bureau pour en faire un espace mix bureau/chambre d’ami ou votre garage pour en faire votre atelier vous couterez beaucoup moins cher.
Bref, vous n’êtes pas une ressourcerie, et vous n’avez pas à payer des m2 pour du stockage et de la mise à disposition (à moins que cette phrase vienne de vous donner une idée de reconversion professionnelle !)
Apprendre à faire le deuil
Souvent aussi, on garde un objet ou une catégorie d’objet, parce qu’on a un projet pour plus tard, et qu’on sait que ça va servir.
Alors oui c’est vrai et ça marche pour toutes les catégories bricolage, jardinage etc, si et seulement si :
- Il s’agit d’un “stock” (pots de fleurs non cassés, chutes de bois, pneus usagés, palettes, etc) et que vous pouvez les rassembler et leur trouver une place.
- Vous avez un vrai projet à moyen ou court terme (dans l’année qui vient)
- Vous êtes équipés pour ce projet (ressources humaines et matérielles, outils, etc)
- Vous avez une vision assez précise de ce que vous voulez réaliser ou bien vous pouvez constater que régulièrement vous avez des projets de ce type et qu’effectivement vous piochez souvent dans cette réserve.
Par contre, si cela fait 2 ou 3 ans que vous conservez voire que vous faites rentrer chez vous des coquillages, des fleurs séchées, des dentelles anciennes parce qu’un jour vous rêvez de confectionner votre propre abat-jour/tisanes/tableau bohème/srap-book (rayez la ou les mentions inutiles) mais que dans la réalité des faits, vous n’avez encore jamais trouvé le temps de le faire… Il est temps de faire votre deuil.
Pour cela, vous pouvez dessiner votre projet de rêve dans un joli carnet, ou faire un collage qui représente ce que vous voudriez y mettre etc. Ça pourrait même vous donner l’élan de passer à l’action 😉
Rassemblez tous ces objets dans un sachet, notez dessus ce qu’il contient et des idées d’utilisations (exemple : kit pour réaliser un mobile-coquillage, ensemble pour réaliser un abat-jour en macramé, set de scrap-booking, etc). Puis déposez le sachet dans une ressourcerie près de chez vous. Cela facilitera le travail des équipes de tri qui pourront le mettre en rayon tel quel et le mettre à disposition d’une âme créative qui aura l’inspiration et le temps de donner vie à vos trésors.
Rassurez-vous, le jour où vous aurez effectivement le temps, tout ce dont vous avez besoin vous reviendra. Ce jour-là cela sera devenu une priorité pour vous, et non seulement vous prendrez le temps mais en plus, vous trouverez facilement et naturellement tout ce dont vous avez besoin pour réaliser cette création, probablement d’ailleurs, dans une ressourcerie 😉
Comment désencombrer quand on a le syndrome du “Au cas où” ?
Enfin, j’aimerais vous aider à remettre cette expression dans le temps du présent. Et vous allez voir comme vos intentions écologiques et altruistes vont alors être démultipliées.
“Au cas où”, c’est dans un futur incertain et potentiellement lointain. C’est à dire que dans un futur incertain et potentiellement lointain vous ou quelqu’un d’autre pourrait avoir besoin de cet objet, donc on le garde.
C’est bien mais on peut faire mieux : Ici et maintenant, tout de suite, quelqu’un que vous ne connaissez pas a besoin de cet objet. Pourquoi Ici ? Parce que cette personne se trouve très probablement dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres carrés. C’est pourquoi en déposant cet objet dans une ressourcerie, une recyclerie, un Emmaüs ou autre association similaire, vous vous assurez que cet objet est à disposition d’une personne qui en a besoin, elle, là maintenant tout de suite. Altruiste donc !
Écologique car vous fournissez le marché de l’occasion plutôt que de faire de la rétention chez vous. Le succès de Vinted ? Il y a quasi autant d’offres que sur Amazon, Shein ou toutes ces vitrines en lignes qui vendent du made-in-china où vous pouvez scroller à l’infini. D’ailleurs, saviez-vous par exemple que si toutes les usines textiles du monde s’arrêtaient maintenant, on aurait de quoi vêtir encore les 5 prochaines générations ? A méditer…
Voilà, j’espère que cet article vous aura aidé à prendre conscience que votre mécanisme “Au cas où” parasite votre désencombrement et à comprendre comment passer au-delà !
Si vous avez besoin d’aide sur ces sujets-là, n’hésitez pas à prendre votre téléphone et à me contacter, j’adore papoter !
A bientôt !
Vanille, Home-organiser