Comment prendre soin des autres, sans s’épuiser ?

Pourquoi ?

La première question à vous poser, c’est de vous demander : Pourquoi vous aimez prendre soin des autres ? Et même, pourquoi vous avez BESOIN de prendre soin des autres ? Quelle est votre motivation profonde ? Vous savez, cette motivation proprement égoïste (au sens de l’Ego), qui vous pousse à l’action ? C’est toujours intéressant d’aller regarder ses zones d’ombres, même quand elles sont cachées derrière une belle cause 😉

Allez, je vous libre mon Pourquoi à moi ! Et bien tout simplement parce que cela me fait du bien, ça me sort de mon quotidien de maman et de chef d’entreprise de prendre soin de vous, de masser, d’écouter, de conseiller. Mon cerveau me laisse à peu près tranquille pendant 1h à 2h, car il est concentré sur une seule et même tâche. C’est une sorte de méditation pour moi. C’est comme ça que je donne du sens à ma vie. Sans cette composante dans ma vie, je pense que je serais (encore) en dépression !

3 conseils pour prendre soin des autres sans s’épuiser :

1 – PRO-TÉ-GEZ – vous pendant vos pratiques. Je ne le répèterais jamais assez : quand vous donnez un soin, que vous accordez de l’écoute à une amie, à un proche, ne donnez jamais toute votre énergie et n’absorbez pas celle de l’autre. Imaginez une bulle de protection autour de vous. Ce n’est pas une barrière qui vous empêchera d’être empathique, cela ne vous empêchera pas d’accorder toute votre attention à cette personne ni de lui apporter l’aide que vous pouvez lui apporter. C’est simplement une belle bulle qui vous protège de ce qui n’appartient qu’à l’autre et ne vous appartient pas. C’est symbolique mais ça fonctionne merveilleusement bien ! D’ailleurs, petite astuce si ça peut vous déculpabiliser : rappelez-vous que cette bulle, si elle vous protège des énergies de l’autre, elle protège aussi la personne en face de vous de vos énergies dont elle n’a pas besoin elle à ce moment-là 😉

2 – Soyez humble. Soyez consciente que vous êtes là pour une mission, parce qu’on vous a demandé votre aide. Vous pouvez apporter un certain niveau d’aide, une certaine quantité d’énergie. Mais vous n’êtes pas Dieu, ne tombez pas dans la posture du Sauveur. Vous n’avez pas à apporter l’entièreté de la solution à la personne qui vient vers vous. Parfois, vous n’avez même pas une fraction de la solution. Alors la seule posture juste à cet instant est d’offrir votre écoute. Parfois, c’est même tout ce dont la personne en face de vous a vraiment besoin à ce moment-là.

3 – Prenez soin de vous. Trouvez-vous des espaces de respiration, régulièrement. Des moments de qualité, seule avec vous-même. Apprenez à connaître ce qui vous ressource vraiment (massages, marches dans la nature, baignades, solitude, calme, méditation, yoga, etc). C’est primordial tout le temps. Ça l’est encore plus quand vous êtes dans une relation d’aide par votre travail ou de par votre contexte personnel actuel et que vous êtes beaucoup sollicité.e. On ne peut être disponible pour l’autre de manière qualitative que si l’on est disponible d’abord pour recharger ses propres batteries.

3 erreurs qui expliquent que vous perdez de l’énergie à prendre soin des autres

1 – Vous donnez des conseils qu’on ne vous a pas demandé.

Vous n’imaginez pas à quel point donner des conseils non sollicités pompe de l’énergie ! Pour comprendre à quel point c’est pourtant le cas, on va faire un petit exercice miroir ! Rappelez-vous la dernière fois que votre mère, ou votre belle-mère ou même une amie vous a donné son avis sur votre situation, alors que vous n’aviez RIEN demandé. Vous aviez juste besoin de parler pour vous sentir soulagée. Cette personne, croyant bien faire surement d’ailleurs, vous a donné un conseil, plus ou moins dissimulé : “si j’étais toi, je ferais ça…”, “ça me rappelle la fois où moi….et du coup j’ai réagi comme ça….”, “mais pourquoi tu réagis comme ça ? tu devrais plutôt faire/ressentir ça…”. Ressentez comme cela peut-être perçu comme inapproprié par rapport à votre ressenti, comme une intrusion dans votre version des faits, parfois même comme un défaut de la qualité de l’écoute qu’on vous offre.
A la lumière de ce souvenir, essayez de ne pas imposer ce type de ressenti à la personne que vous écoutez ou que vous accompagnez. Bien sûr, si vous êtes thérapeute et qu’on vous paye pour cela, apportez vos conseils. Mais vous pouvez aussi être à l’écoute de la manière dont vous les dispensez. Forcer, ou “imposer” des conseils vous fait perdre beaucoup d’énergie, surtout si vous mettez des attentes derrière ces conseils et que vous vous rendez compte qu’il ne sont pas appliqués par la personne (et c’est totalement son droit). Apprenez alors à lâcher-prise sur vos attentes. Thérapeute, ou pas.

2 – Vous avez le syndrome du Sauveur

On en a déjà parlé plus haut, et cela rejoint ce que je viens de vous dire. Mais vous ne pouvez pas sauver tout le monde. Alors travaillez sur vous-même, sur les attentes que vous avez envers vous, mais aussi sur celles que vous avez sur les autres. Sur les raisons profondes pour lesquelles vous avez besoin d’aider les autres, que telle personne applique vos conseils, change, etc. C’est un travail d’introspection qui peut être long. C’est un syndrome qui nous touche tous plus ou moins, à échelle variable, plus ou moins en fonction des contextes, des périodes de vie, etc. Ce n’est pas grave et avec de la pratique, vous aurez la lucidité nécessaire pour ne pas tomber dans ce piège. Mais si vous remarquez que vous avez régulièrement ce syndrome du sauveur, et que cela vous handicap dans votre vie, cela vaut le coup d’en parler à des professionnel.les.

3 – Votre hygiène de vie n’est pas au top.

Autrement dit, vos fondations ne sont pas solides. Si votre sommeil n’est pas de bonne qualité, que votre alimentation ne vous fait pas du bien, que vous n’avez pas assez d’activité physique qui permet d’oxygéner votre corps et votre cerveau, et que votre niveau de charge mentale ou de stress est trop élevé, vous ne pourrez pas aller bien loin. Vous le savez si vous êtes déjà venu.e au cabinet, l’hygiène de vie, c’est mon cheval de bataille. Et pour cause, c’est la base de votre santé. Avant l’apparition des premiers symptômes, c’est votre hygiène de vie qu’il faut chouchouter ! C’est la même chose si vous prenez soin des autres dans votre vie pro ou perso, ne négligez pas votre hygiène de vie. Sinon, vous n’aurez pas les reins assez solides pour aider les autres, car cela demande de l’énergie. Si vous avez besoin d‘améliorer votre sommeil, je vous invite à télécharger ma méditation guidée gratuite : Yoga Nidra, qui vous aidera à vous endormir et à retrouver un sommeil réparateur.

Comment je recharge mes batteries pour garder l’énergie de prendre soin des autres, sur le long terme, en tant que thérapeute ?

Je pourrais vous parler des heures de mes stratégies pour préserver mon énergie afin d’être disponible pour prendre soin des autres. Mais j’ai fais le choix de ne pas m’étendre aujourd’hui sur ce sujet (je développerai prochainement sur mon compte Instagram). Déjà parce que je suis fatiguée (à l’heure ou j’écris ces lignes on m’a détecté en état d’épuisement parental, ironie du sort ?). Et ensuite parce que vos routines bien-être, ce qui vous permet de vous ressourcer, n’appartiennent qu’à vous. Vous risqueriez de culpabiliser en lisant mes outils, en vous disant “ah il faudrait que je fasse ça aussi” ! Alors qu’en fait, c’est peut-être tout à fait autre chose qu’il vous faut. C’est d’ailleurs pour ça que dans mon accompagnement l’Envol, je vous sensibilise à ce sujet et on consacre du temps à trouver VOS routines bien-être.

Ce que je peux vous dire aujourd’hui en tout cas c’est que si je n’avais pas ces espaces de respirations, j’aurais probablement coulé bien plus vite et bien plus profond dans mon épuisement parental. Le fait de prendre régulièrement du temps pour moi me permet de garder malgré tout la tête hors de l’eau et me donne au moins l’opportunité de me régénérer par à coups.
J’ai aussi pris les dispositions nécessaires vis à vis de ma vie de parent et je trouve des relais et des ressources auprès de professionnelles dont c’est le métier. Enfin, j’ai réduis mes horaires de présence aux cabinets sur le mois d’avril pour être sûre de pouvoir me reposer et de continuer à vous apporter le meilleur.

Au delà de ça, cette épreuve me donne aussi à voir et à vivre par moi-même beaucoup d’enseignements de l’ayurveda. C’est intéressant d’être au cœur d’un processus et de voir les choses prendre leur sens à mesure que l’on expérimente…

Arrêtez de croire que pour prendre soin des autres, il faut vous oublier !

C’est une croyance limitante solidement ancrée chez bon nombre d’entre nous. “Ce n’est pas grave si je n’ai pas le temps de bien m’alimenter, du moment que je suis disponible pour reprendre mes séances avec mes patient.es à 13h”. Parce que vous pensez réellement qu’en ayant le ventre ballonné d’une mauvaise digestion, ou d’avoir mangé trop vite, vous allez vraiment donner le meilleur de ce dont vous êtes capables à votre patient.e ? Prendre soin des autres, c’est prendre soin de vous. Il n’y a pas d’autres alternatives. Et l’on finira là dessus, c’est même un des fondement du bouddhisme : L’autre est le miroir de moi-même, je suis le miroir de l’autre. A méditer 😉